Le Docteur Monique Martinet, neuropsychiatre – pédiatre et fondatrice de AIR, a rencontré de nombreuses situations dans sa carrière. Nous vous proposons de découvrir des études de cas qui pourront vous aider dans votre pratique.
EXPOSÉ
Un enfant de dix ans, en situation de polyhandicap, d’origine génétique probable en raison de l’existence chez lui de signes dysmorphiques. Cet enfant est sans langage et a des difficultés de contact.
Il présente de nombreux troubles, notamment digestifs, mais également musculo-articulaires.
Une intervention chirurgicale sur luxation de hanche a été réalisée. Dans les suites, dès l’ablation du plâtre, le membre inférieur opéré apparaît très douloureux, l’enfant pleurant dès que quiconque tente de le mobiliser. Le genou est un peu chaud. Le résultat orthopédique est satisfaisant.
Que recherchez-vous ?
DÉCISION PRISE ET RESULTATS
Recherche à titre systématique d’une déminéralisation osseuse. Compte tenu de la situation de l’enfant, choisir des examens complémentaires simples :
- Examen de la densité osseuse sur les radiographies des membres inférieurs, notamment des pieds.
- Et dosage sanguin du calcium et de la vitamine D.
Prescription de vitamine D, d’abord journalière à petite dose. Puis, de façon plus systématique, une à deux prises annuelles.
RÉFLEXION
Les personnes alitées, telles les personnes polyhandicapées, mobilisent peu leur masse osseuse ; or celle-ci se renouvelle environ tous les quatre mois. Ce sont les mobilisations, les mises en charge, les vibrations, les tractions qui favorisent une bonne minéralisation des os.
Une déminéralisation osseuse est source de douleurs et d’augmentation du risque de fractures.
Aussi, le point sur l’état osseux de chaque personne ne possédant pas la marche,doit êtreréalisé ; et ceci régulièrement. Les études montrent qu’une telle déminéralisation peut être observée dès la petite enfance. Elle est prédominante au niveau des membres inférieurs, des pieds.
Un tel bilan doit être tout particulièrement envisagé en pré opératoire d’une chirurgie osseuse ; le développement d’une algodystrophie post opératoire étant un réel risque potentiel.
L’apport en calcium doit être correct ; de même que l’apport en vitamine D, sachant que ces personnes sont peu exposées au soleil (qui permet de transformer le précurseur de la vitamine D en vitamine D).
Il faut également explorer tout le contexte thérapeutique de la personne, notamment la prise de laxatif, d’antiépileptique, de cortisone…
Et mobiliser + ces personnes au quotidien : verticalisation, mobilisation passive et active, stimulations sensorielles, notamment vibratoires.
Rédaction : Monique Martinet
Crédits image : demisite.fr