Des formations au handicap pour les Transports de l’Ain

AIR réalise des formations pour les Transports de l’Ain, un acteur public qui transporte chaque jour des milliers de voyageurs, notamment des enfants valides et en situation de handicap. Dans le cadre du plan de développement des compétences, l’entreprise a fait le choix de confier leur projet de formation à AIR, centre ressources et de formation dédié au handicap. Zoom sur ce projet symbole d’inclusion dans la société.

Un projet de formation…

L’entreprise des Transports de l’Ain assure le transport scolaire et adapté de 18 000 élèves du primaire au BTS, en passant par le collège et le lycée, sur plus de 600 communes du territoire de l’Ain. Parmi ces élèves, l’entreprise estime qu’environ 700 enfants sont en situation de handicap. Dans le cadre du plan de développement des compétences, la société a sollicité AIR pour réaliser des formations sur le handicap : “Nous avions besoin d’avoir des éléments de compréhension par rapport aux pathologies afin d’accompagner au mieux les élèves, notamment dans la gestion des crises” explique Alexandre Giroud, à l’origine du projet. Lui-même gestionnaire du transport adapté, il était sensibilisé à la thématique et a su mettre en œuvre l’écoute nécessaire pour faire remonter les besoins du terrain.

… symbole d’inclusion dans la société

C’est ensuite à Ophélie Grégoire, gestionnaire du service formation, qu’a été confiée la mise en place concrète. Un programme a ensuite été élaboré avec AIR : “Nous avions besoin d’avoir des informations sur les raisons possibles d’une crise que peut faire un enfant dans le bus, afin de pouvoir mettre en place l’environnement adapté pour lui”. Des outils ont par exemple été proposés pour gérer la crise lorsqu’elle survient : un baromètre d’humeur permet instantanément de sentir comment est l’enfant à l’arrivée dans le bus. 180 chauffeurs de bus et cadres du siège participent aux formations. AIR soutient et accompagne ce projet, symbole d’inclusion des enfants en situation de handicap dans la société, fer de lance de la coopérative.


Interview de la formatrice, Elena Bayo

Elena Bayo est neuropsychologue et formatrice pour AIR. Elle réalise les formations pour les chauffeurs et cadres des Transports de l’Ain qui ont démarré en 2024. Contenus pédagogiques personnalisés, rythme adapté et questionnements, cette formation est un signal très positif pour l’inclusion des personnes en situation de handicap dans le monde dit “ordinaire”.

Le trajet : premier pas dans le monde ordinaire de milliers d’enfants chaque jour

2024 signe le début des formations pour les Transports de l’Ain, une entreprise publique qui transporte quotidiennement des milliers d’enfants à l’école. Parmi eux, des enfants en situation de handicap. Les chauffeurs ont souhaité se former à l’accueil et l’accompagnement de ce public afin que le premier et le dernier pas de ces enfants hors de leur famille soit un moment agréable et positif. 12 journées ont ainsi été programmées et Elena nous en a parlé :

Quelles sont les formations que vous réalisez pour les Transports de l’Ain ?

Je réalise les formations à destination des chauffeurs. L’objectif est d’avoir des réflexes et une méthodologie pour savoir réagir en cas de crise ou d’agitation. Je dispense donc des formations scindées en deux moments forts : 

  • Qu’est-ce que le handicap ? (matin)
    • les différents types de handicap : TSA, TND, TDAH, etc.
    • les comportements et signes pour les reconnaître : communication, particularités, etc.
    • le développement de l’enfant
    • les pistes les plus courantes pour arriver à distinguer les différences, comprendre les essentiels modes de fonctionnement, etc.
  • Etudes de cas (après-midi)
    • échanges concrets sur les situations rencontrées
    • la réponse immédiate à une crise
    • la gestion de la crise lorsqu’elle est un peu désamorcée (communication, verbal, émotionnel, physique)
    • la réflexion à froid, les recommandations de bonnes pratiques, etc.

En quoi cette formation est-elle différente de ce que vous réalisez habituellement ?

Pour moi, cette formation est très enrichissante car elle se déroule en milieu ordinaire. Les professionnels que je forme ne sont pas des experts du handicap, ils sont en dehors des institutions médico-sociales. Ils ont des problématiques différentes et une envie de bien faire qui donne de l’espoir. Ils ont la volonté de bien accueillir, ils sont motivés. Pour eux, c’est une vocation de transporter des enfants, et de le faire bien.

Par ailleurs, j’apprends plein d’anecdotes sur ce qu’ils vivent. De véritables liens d’attachement se sont créés avec ces enfants. Ils ont une humanité récente et belle qui est leur moteur.

En quoi de ce type de formations préfigure l’avenir ?

On se dirige progressivement vers une désinstitutionnalisation des personnes en situation de handicap. L’accompagnement se fait aussi en dehors des centres médico-sociaux, la personne est au centre. C’est un signal positif pour l’avenir, mais il faut continuer à accompagner ces professionnels. Ils doivent assurer le bien-être et la sécurité des enfants, mais ils sont parfois démunis et ils manquent de moyens. L’Etat et la société sont démunis, ils n’ont pas les ressources et les moyens économiques pour accompagner. Il faut continuer à former, c’est la clé pour l’inclusion dans la société.


Rédaction : Lucille Blondé ; Relecture : Ophélie Grégoire et Alexandre Giroud

Retour en haut